La retraite du frontalier
La retraite du frontalier

La retraite du frontalier: S’organiser en 10 points clés

La retraite du frontalier : s’organiser en 10 points clés

Préparer sa retraite est une étape essentielle dans la vie de tout travailleur, mais pour les frontaliers entre la Suisse et la France, la tâche peut sembler particulièrement complexe. Entre les différences de régimes de retraite, les conventions bilatérales et la gestion administrative, il est facile de s’y perdre. Pourtant, avec une bonne organisation et une anticipation suffisante, il est possible d’aborder cette étape en toute sérénité.

Dans cet article, nous allons détailler 10 points clés pour aider les frontaliers à préparer leur retraite, optimiser leurs droits et sécuriser leur avenir financier.


Comprendre la retraite d’un frontalier : une double affiliation

Un travailleur frontalier, qu’il réside en France et travaille en Suisse, cotise généralement au système suisse de retraite (AVS – Assurance Vieillesse et Survivants), mais il reste aussi rattaché au régime français, selon sa carrière et ses périodes d’activité. Cette double affiliation implique de jongler avec deux caisses, deux modes de calcul et deux administrations.

Anticiper ces particularités permet d’éviter les mauvaises surprises lors du départ à la retraite.


1. Vérifier son relevé de carrière régulièrement

Le premier réflexe pour tout frontalier est de consulter régulièrement son relevé de carrière auprès de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) en France et de l’AVS en Suisse. Ce document récapitule vos périodes de cotisation et les revenus pris en compte. Un relevé incomplet ou erroné peut réduire vos droits. Plus tôt vous détectez les anomalies, plus il sera facile de les corriger.


2. Comprendre le système AVS suisse

En Suisse, le système de retraite de base est l’AVS. Il fonctionne par répartition et concerne tous les salariés. Les cotisations sont obligatoires et partagées entre l’employeur et l’employé. La pension AVS dépend de la durée de cotisation (maximum 44 ans pour une rente complète) et du revenu moyen assuré. Un frontalier doit donc s’assurer de ne pas avoir de lacunes de cotisation qui pourraient réduire le montant de sa rente.


3. Ne pas négliger la retraite française

Même si vous travaillez en Suisse, vous avez peut-être validé des trimestres en France avant ou après votre période de frontalier. Ces trimestres comptent pour votre retraite française. Grâce aux accords bilatéraux, vos droits acquis en France et en Suisse s’additionnent, mais chaque pays verse sa part séparément.


4. Anticiper l’âge légal de départ

L’âge de la retraite diffère entre la France et la Suisse. En France, l’âge légal est fixé à 64 ans (selon les réformes en vigueur), tandis qu’en Suisse il est de 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes. Un frontalier doit donc planifier en tenant compte de ces décalages, surtout s’il envisage de partir plus tôt ou de continuer à travailler.


5. Compléter avec le 2e pilier (LPP)

Outre l’AVS, les salariés suisses cotisent obligatoirement à la prévoyance professionnelle (LPP), appelée 2e pilier. Ce capital peut être perçu sous forme de rente ou en capital au moment de la retraite. Pour les frontaliers, il s’agit souvent d’une part importante de la retraite. Il est donc essentiel de suivre ses cotisations, de demander régulièrement des extraits et de réfléchir à la meilleure option au moment du départ.


6. Envisager le 3e pilier : une épargne volontaire avantageuse

Le 3e pilier est une épargne retraite individuelle, très répandue en Suisse. Bien que facultatif, il offre des avantages fiscaux intéressants et permet de compléter ses revenus futurs. Pour un frontalier, il constitue un excellent levier d’optimisation, surtout si vous souhaitez maintenir un certain niveau de vie après l’arrêt d’activité.


7. Anticiper la fiscalité à la retraite

La fiscalité des pensions diffère selon que vous percevez vos revenus de France ou de Suisse. Certaines rentes sont imposées à la source en Suisse, d’autres en France, selon les conventions fiscales. Une bonne anticipation permet d’optimiser la fiscalité, par exemple en choisissant le versement en capital ou en rente pour le 2e pilier, ou encore en planifiant une résidence fiscale adaptée.


8. Prendre en compte le coût de la vie et le taux de change

Un élément souvent négligé est l’impact du taux de change et du coût de la vie. La retraite d’un frontalier est soumise aux fluctuations entre le franc suisse (CHF) et l’euro (EUR). Si vous percevez une partie de votre retraite en francs suisses mais vivez en France, une dépréciation de l’euro peut affecter votre pouvoir d’achat. Il est donc prudent de diversifier ses sources de revenus et de prévoir une marge de sécurité.


9. Constituer une épargne complémentaire

Même avec l’AVS, la LPP et éventuellement la retraite française, le niveau de revenu peut être inférieur à votre salaire d’activité. C’est pourquoi il est fortement conseillé aux frontaliers de constituer une épargne complémentaire via des placements financiers, immobiliers ou encore de l’épargne salariale. Cette stratégie garantit une meilleure sécurité et plus de liberté au moment de la retraite.


10. Se faire accompagner par un expert

La retraite d’un frontalier implique une gestion complexe entre deux systèmes différents. Pour éviter les erreurs et optimiser vos choix, il peut être judicieux de faire appel à un conseiller spécialisé dans la retraite des frontaliers. Cet accompagnement vous permettra d’avoir une vision claire, de maximiser vos droits et de prendre les meilleures décisions.


Conclusion

La retraite d’un frontalier n’est pas un simple dossier administratif, mais un véritable projet de vie. En suivant ces 10 points clés – de la vérification de vos droits à la constitution d’une épargne complémentaire en passant par l’optimisation fiscale – vous pourrez aborder votre avenir avec plus de sérénité. Anticiper reste le maître-mot : plus tôt vous vous y prenez, plus vous pourrez profiter pleinement de cette nouvelle étape de vie, sans mauvaises surprises financières ou administratives.


FAQ sur la retraite du frontalier

À quel âge un frontalier peut-il partir à la retraite ?
En Suisse, l’âge légal est de 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes. En France, il est fixé à 64 ans, selon les réformes en vigueur.

Comment est calculée la retraite d’un frontalier ?
Chaque pays calcule la pension en fonction des cotisations versées sur son territoire. La France et la Suisse additionnent les périodes de travail mais versent séparément leurs parts.

Peut-on récupérer son 2e pilier en capital ?
Oui, il est possible de choisir entre une rente mensuelle ou un versement en capital. Le choix dépend de votre situation personnelle et fiscale.

Qu’est-ce que le 3e pilier pour un frontalier ?
C’est une épargne volontaire en Suisse qui permet de bénéficier d’avantages fiscaux et de compléter ses revenus de retraite.

Faut-il un conseiller spécialisé pour préparer sa retraite de frontalier ?
Ce n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé afin d’optimiser vos droits et d’éviter les erreurs administratives ou fiscales.

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