

Pourquoi et comment créer son entreprise en Suisse ? | Frontaliers
Les étapes clés, les formes juridiques et les spécificités si vous êtes frontalier.
Vous rêvez de lancer votre propre affaire ? De transformer une idée en réalité entrepreneuriale ? 💡
Créer son entreprise en Suisse, c’est le projet de nombreux frontaliers et résidents. Mais entre le choix de la structure juridique, les démarches administratives et les spécificités liées à votre statut, le chemin peut sembler un peu… montagneux. 🏔️
Pourtant, la Suisse offre un cadre stable et attractif pour les entrepreneurs.
L’objectif de cet article ? Vous donner les clés pour naviguer dans ce processus, étape par étape, avec une attention particulière si vous traversez la frontière chaque jour. 👇
Prêt à passer de l’idée à l’action ? 👀
Pourquoi la Suisse séduit les entrepreneurs (frontaliers et résidents) ?
La réponse ne tient pas qu’au cliché de la propreté des rues ou à la ponctualité des trains.
C’est un véritable cocktail de stabilité, d’opportunités et de pragmatisme qui fait de la Confédération un terrain de jeu privilégié pour qui rêve de lancer son affaire, même en habitant côté français.
La Suisse, c’est un peu la Rolls Royce de la stabilité économique et politique.
Même si la croissance du PIB devrait atteindre « seulement » 1,1 % en 2025, les perspectives restent solides, avec une anticipation de 1,6 % en 2026 et une inflation maîtrisée1.
Ce climat prévisible attire les entrepreneurs qui veulent éviter les montagnes russes économiques.
Pour preuve, 2024 a vu un record historique : 52 978 créations d’entreprises, tous secteurs confondus2.
Un enthousiasme qui ne faiblit pas, porté par la confiance dans l’environnement local..
Une fiscalité compétitive… à géométrie cantonale
Si la Suisse fait rêver côté fiscalité, c’est aussi parce qu’elle offre un système très compétitif, mais attention : tout dépend du canton !
Le taux d’imposition sur le bénéfice varie fortement : à Zoug, le plus attractif, il s’établit à 11,85 % ; à Lucerne, 12,09 %, tandis qu’à Genève, il est passé à 14,7 %. À cela s’ajoute l’impôt fédéral de 8,5 %.
Le choix du canton n’est donc pas anodin : il peut faire une différence significative sur la rentabilité de votre projet.
Les entrepreneurs frontaliers, souvent bien informés, savent comparer ces taux pour optimiser leur implantation.
Une main d’œuvre qualifiée (et très recherchée)
Côté talents, la Suisse n’est pas en reste : le pays attire et forme une main d’œuvre hautement qualifiée, même si la pénurie de certains profils reste un défi, notamment dans l’IT et la restauration.
Bonne nouvelle : la situation s’est un peu détendue en Suisse romande, ce qui facilite le recrutement pour les entrepreneurs, frontaliers compris.
Les collaborations transfrontalières permettent aussi de puiser dans le vivier de compétences côté français.
Les formes juridiques d’entreprise en Suisse : SARL, SA, EI… comment choisir ?
Choisir la bonne structure juridique, c’est un peu comme choisir le bon véhicule pour votre voyage entrepreneurial. Chaque forme a ses avantages, ses contraintes, et des implications différentes, notamment fiscales et en termes de responsabilité.
Voici les principales :
• La Raison Individuelle (RI) :
▪ La plus simple et la plus rapide à créer.
▪ Pas de capital minimum requis.
▪ Le propriétaire est responsable sur ses biens personnels (responsabilité illimitée). 😬
▪ Pas de personnalité juridique distincte du propriétaire.
▪ Souvent choisie pour les freelances, consultants…
• La SARL (Société à Responsabilité Limitée) :
▪ Structure très populaire pour les PME.
▪ Responsabilité limitée au capital social (minimum CHF 20’000.-).
▪ Nécessite des statuts et une inscription au Registre du Commerce.
▪ Nécessite un ou plusieurs associés.
▪ Plus formelle que l’EI.
• La SA (Société Anonyme) :
▪ Pour les entreprises plus importantes ou qui envisagent une levée de fonds.
▪ Responsabilité limitée au capital social (minimum CHF 100’000.-, dont 50% libérés à la création).
▪ Structure plus complexe et plus coûteuse à gérer (conseil d’administration, commissaire aux comptes souvent requis).
▪ Les actionnaires sont anonymes.
Les étapes concrètes pour créer votre société?
Une fois que vous avez une idée claire de votre projet et de la forme juridique, place à l’action ! Voici les étapes clés pour donner vie à votre entreprise en Suisse : 👇
1. Élaborer votre plan d’affaires (Business Plan) : Clarifiez votre concept, votre marché, vos objectifs, votre stratégie et vos prévisions financières. Indispensable pour convaincre partenaires et financeurs potentiels.
2. Choisir le nom de votre entreprise : Vérifiez sa disponibilité (Registre du Commerce, internet) et son originalité.
3. Domicilier votre entreprise : Vous devez avoir une adresse physique en Suisse.
4. Ouvrir un compte de consignation (pour SARL/SA) : Déposez le capital social sur un compte bloqué.
5. Rédiger les statuts (pour SARL/SA) ou l’acte constitutif : Ce document définit les règles de fonctionnement de votre société. Passage par un notaire souvent requis.
6. Inscrire l’entreprise au Registre du Commerce (RC) : Cette étape lui donne son existence légale. C’est obligatoire pour les SARL et SA, et pour les EI si le chiffre d’affaires dépasse CHF 100’000.-/an.
7. S’affilier aux assurances sociales : AVS/AI/APG, Assurance Chômage (AC). L’affiliation à la caisse de compensation AVS est cruciale.
8. S’affilier à la TVA (si nécessaire) : Si votre chiffre d’affaires annuel dépasse CHF 100’000.- (ou CHF 50’000.- pour les associations sans but lucratif, institutions de bienfaisance, etc.).
9. Souscrire les assurances obligatoires et recommandées : LAA (Accidents professionnels et non professionnels si vous avez des employés), LPP (Prévoyance professionnelle dès un certain salaire), assurance responsabilité civile, etc.
10. Obtenir les autorisations spécifiques : Selon votre domaine d’activité (restauration, finance, santé…).
Créer son entreprise en Suisse quand on est frontalier : les spécificités
Vous êtes frontalier et l’aventure entrepreneuriale en Suisse vous appelle ? C’est tout à fait possible, mais quelques points méritent une attention particulière : 👀
• Le Permis de Travail (Permis G) : En tant que frontalier, votre permis G vous lie initialement à un employeur en Suisse. Pour créer et gérer votre propre entreprise en tant qu’indépendant ou dirigeant de votre société, vous devez clarifier votre statut avec les autorités cantonales compétentes. Souvent, il faut justifier d’une activité économique effective en Suisse et potentiellement modifier votre permis.
• Le Domicile de l’entreprise : Votre entreprise doit impérativement avoir une adresse en Suisse. Si vous n’y résidez pas, vous devrez trouver une solution (domiciliation auprès d’une fiduciaire, location de bureaux…).
• La Fiscalité : C’est un point crucial et complexe pour les frontaliers. En général, les bénéfices de votre entreprise suisse sont imposés en Suisse. En revanche, votre salaire ou vos revenus issus de cette entreprise sont souvent imposés dans votre pays de résidence (selon les conventions fiscales bilatérales entre la Suisse et ce pays). Une bonne compréhension est essentielle. 💸
• Les Assurances Sociales : Les règles de coordination européenne s’appliquent (Règlement CE 883/2004). En principe, vous êtes affilié au régime de sécurité sociale d’un seul pays. Si vous travaillez principalement pour votre entreprise en Suisse, vous serez affilié aux assurances sociales suisses (AVS, AI, AC, LPP si salarié). Si vous continuez une activité significative dans votre pays de résidence, cela peut se compliquer. Une attestation A1 peut être demandée.
Impôts, AVS, assurances : les aspects financiers et sociaux à anticiper
Créer son entreprise, c’est aussi gérer ses finances et s’assurer d’être bien couvert.
• Fiscalité :
▪ Impôt sur le bénéfice/revenu : Dépend de la forme juridique (revenu personnel pour l’EI, bénéfice de la société pour SARL/SA). Varie fortement selon le canton et la commune.
▪ TVA : Collecter et reverser la TVA si vous y êtes assujetti.
▪ Impôt anticipé : Sur certains revenus de capitaux ou loteries.
▪ Conseil : Tenir une comptabilité rigoureuse est non négociable.
• Assurances Sociales (Premier Pilier – AVS/AI/APG/AC) :
▪ Pour l’EI : Vous êtes considéré comme indépendant et payez vos cotisations AVS/AI/APG sur votre revenu d’indépendant. Pas de cotisation AC obligatoire.
▪ Pour la SARL/SA : Si vous vous versez un salaire, vous êtes considéré comme salarié de votre propre entreprise. L’entreprise et vous-même payez les cotisations AVS/AI/APG/AC sur ce salaire. Sur les dividendes, pas de cotisations sociales.
▪ Important pour les frontaliers : Déterminer le pays d’affiliation à l’AVS/sécurité sociale selon les règles de coordination (où se déroule l’activité principale).
• Prévoyance Professionnelle (Deuxième Pilier – LPP) :
▪ Pour la RI : La LPP est facultative, mais très recommandée pour votre retraite.
▪ Pour la SARL/SA : Si vous vous versez un salaire supérieur au seuil LPP (CHF 22’050.- en 2024), l’affiliation est obligatoire.
▪ Important : Pensez à votre prévoyance future dès le début !
• Assurance Accidents (LAA) :
▪ Obligatoire pour les salariés (couvre accidents professionnels et non professionnels). L’entreprise paie la prime.
▪ Pour l’EI : L’assurance accidents non professionnels est obligatoire si vous travaillez plus de 8h/semaine. L’assurance accidents professionnels est facultative mais recommandée.
Par où commencer concrètement ? Nos conseils.
Le chemin vous semble plus clair ? Super ! Voici les premières actions à mettre en place pour démarrer votre projet : 👇
1. Affiner votre idée et rédiger un premier jet de business plan : Même simple, cela vous aidera à structurer votre pensée.
2. Évaluer le capital nécessaire et votre capacité de financement : Avez-vous besoin d’investisseurs ? D’un prêt bancaire ?
3. Choisir la forme juridique la plus adaptée : N’hésitez pas à simuler les charges fiscales et sociales pour chaque option avec l’aide d’un expert.
4. Contacter une fiduciaire spécialisée (idéalement connaissant la situation des frontaliers si c’est votre cas) : C’est l’investissement le plus judicieux pour bien démarrer et éviter les erreurs. Ils vous guideront à travers toutes les démarches administratives et fiscales.
5. Se renseigner auprès des organismes officiels : Registre du Commerce, administrations fiscales cantonales, caisses de compensation AVS, Chambre de Commerce.
N’oubliez pas que la création d’entreprise est un marathon, pas un sprint. Prévoyez du temps pour les démarches et ne vous découragez pas face à la paperasse !
On se fait un récapitulatif ?
Créer son entreprise en Suisse est une opportunité formidable, accessible aux frontaliers comme aux résidents.
• Le pays offre un cadre stable et attractif.
• Le choix de la forme juridique (RI, SARL, SA…) est une décision clé avec des implications majeures.
• Les démarches nécessitent de la rigueur et une bonne compréhension des étapes, de l’inscription au RC aux affiliations sociales.
• Pour les frontaliers, des spécificités liées au permis G, à la fiscalité et aux assurances sociales demandent une attention particulière (et souvent l’avis d’un expert).
Alors, prêt à vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale en Suisse ? 🚀
La première étape est de bien vous informer et de vous entourer des bonnes personnes. Cet article vous a donné les bases, à vous de construire le reste ! 😉
Choisir structure | Responsabilité ? Capital ? | RI vs SARL vs SA | Cet article, Fiduciaire |
Légaliser mon activité | Par où commencer ? Combien ? | Inscription RC, Statuts, Compte consign. | RC Cantonal, Notaire, Banque |
Comprendre ma fiscalité | Où payer mes impôts ? | Impôt entreprise (CH), Impôt personnel (souvent pays résidence pour frontalier) | Admin fiscale CH, Fiduciaire spécialisée |
Gérer mes assurances soc. | Où m’affilier ? | Affiliation AVS, LPP, LAA (selon statut) | Caisse de compensation AVS, Caisse LPP, Assureur LAA |
Valider mon statut (Front.) | Ai-je le droit ? | Statut indépendant/dirigeant avec Permis G | Secrétariat d’État aux Migrations (SEM), Autorité cantonale permis de travail, Fiduciaire spécialisée |
Questions fréquemment posées (FAQ)
• Un frontalier peut-il créer une entreprise en Suisse ?
Oui, c’est possible, mais cela implique de bien comprendre les conditions liées au permis de travail (Permis G), à la domiciliation de l’entreprise et aux implications fiscales et sociales. Une activité effective en Suisse est généralement requise. (Source : SECO, Secrétariat d’État aux Migrations SEM)
• Quel est le capital minimum pour créer une entreprise en Suisse ?
Pour une SARL, le capital minimum est de CHF 20’000.-. Pour une SA, il est de CHF 100’000.- (dont au moins CHF 50’000.- libérés à la création). Pour une Entreprise Individuelle, aucun capital minimum n’est requis légalement, mais il faut les fonds nécessaires au démarrage. (Source : Code des Obligations Suisse, Registre du Commerce)
• Combien de temps faut-il pour créer une société en Suisse ?
Le délai varie selon la forme juridique et le canton. Une EI peut être très rapide. Une SARL ou SA prend généralement de 2 à 4 semaines après avoir réuni tous les documents et ouvert le compte de consignation. (Source : Registre du Commerce, Fiduciaires)
• Dois-je obligatoirement passer par une fiduciaire ?
Ce n’est pas une obligation légale pour toutes les formes (sauf pour certains actes nécessitant un notaire pour les SARL/SA), mais c’est fortement recommandé, surtout si vous êtes frontalier ou si vous choisissez une SARL/SA. Une fiduciaire vous assure de respecter toutes les obligations légales, fiscales et sociales dès le départ et vous aide à optimiser votre structure. (Source : Recommandation basée sur la pratique et la complexité)
• Où trouver plus d’informations officielles ?
Les sites des Registres du Commerce cantonaux, le site du SECO (Secrétariat d’État à l’Économie), les sites des administrations fiscales cantonales, les chambres de commerce et d’industrie, et les caisses de compensation AVS sont des sources fiables. (Source : Liste d’organismes officiels)
